Les limites de l’aromathérapie

Au-delà de l’émotion provoquée par son parfum souvent très fort, une huile essentielle agit différemment par voie interne. Elle peut agir de façon positive sur une partie du corps, mais engendrer des méfaits sur une autre. De plus, il faut prendre en considération un autre aspect: l’espèce de la plante. Il existe parfois des centaines de variétés d’un seul végétal, et, selon l’espèce, il n’agit pas de la même manière et n’est pas forcément adapté pour les mêmes maux.

Pourtant appelée médecine douce, l’aromathérapie est une médecine à utiliser avec grande prudence. Le thérapeute ou le médecin doit connaître les interactions moléculaires possibles entre les produits délivrés et une autre médication que prendrait éventuellement le patient. De même, le thérapeute doit justifier de compétences scientifiques dans ce domaine et connaître les conséquences de certaines molécules allergènes présentes dans une thérapie quelconque, en informer le patient et prendre les mesures qui s’imposent.

Exemple 1: 3 gouttes d’une certaine Huile essentielle diluée à 80% peuvent avoir de graves conséquences sur un patient souffrant de troubles cardio-vasculaires.
Exemple 2: Une huile essentielle de LAVANDE peut être dangereuse si elle est combinée avec une huile essentielle de BASILIC, dans un mélange contenant du GLYCOL (dispersant) même à faible dosage.

Consultez l’article sur « Les huiles essentielles interdites »

Consultez l’article sur « Les doses à respecter »

Les autres interdictions

L’automédication est proscrite, et notamment pour:

Les femmes enceintes et allaitantes.
Les enfants et les bébés
Les insuffisants rénaux et hépatiques.
Les personnes âgées.
Les personnes souffrant de pathologies lourdes et de longues durées.
Les personnes allergiques ou asthmatiques.

– Les injections d’huile essentielle par intraveineuse.

– L’application d’huile essentielle pure sur les muqueuses (génitale, anale, auriculaire, nasale, occulaire).

– Pour les tisanes, les gargarismes: éviter les Huiles essentielles et utiliser plutôt la phytothérapie et gemmothérapie.

– Pour la sphère olfactive: Evitez les huiles essentielles d’eucalyptus, de ravensare aromatique et toutes les Huiles essentielles comprenant la molécule de 1,8 cinéole (appelée aussi eucalyptole) celle-ci pouvant provoquer des rechutes allergiques chez les personnes souffrant de rhinite, sinusite, otite, otite séro-muqueuse.

Femmes enceintes

Les huiles essentielles ne doivent sous aucun prétexte être administrées aux femmes enceintes ou allaitant, aux enfants ou aux personnes âgées ou neurologiquement fragiles (épileptiques, trisomiques…), ni par voie orale ni en application locale.

Attention au soleil et aux enfants

Sachez également que certaines huiles (d’agrumes notamment) peuvent être photosensibilisantes. Ne pas s’exposer au soleil dans les 6 heures qui suivent une application ou une ingestion. A base de composés très volatiles, elles doivent être mis hors de portée des enfants.

Qualité des produits

Enfin, il est fondamental de veiller à la qualité des produits employés en aromathérapie. L’étiquetage doit comporter la dénomination « huile essentielle » complétée par la mention « 100% pure et naturelle », l’appellation botanique de la plante éventuellement complétée par son identité biochimique (le chémotype), la partie de la plante recueillie et enfin une date optimale d’utilisation. De préférence, vos huiles essentielles devront être issues de l’agriculture biologique pour vous éviter d’absorber des pesticides. Attention: ne pas confondre avec les produits de synthèse appelés « senteur »: ce sont des compositions synthétiques – et donc chimiques – de la plante. Parfum souvent plus fin et plus agréable, mais dépourvue des propriétés d’une huile essentielle.

Allergies possibles

Une grande attention doit toujours être portée aux patients présentant un terrain allergique connu. Un certain nombre de molécules potentiellement allergisantes peuvent être présentes dans les huiles essentielles : cinnamaldéhyde, cinnamate de benzyle, alcool cinnamique, citral, citronnellol, eugénol, isoeugénol, farnésol, géraniol, d-limonène, linalol, coumarine, alcool para-anisylique, alcool benzylique, benzoate de benzyle, salicylate de benzyle. Avant la première utilisation il est conseillé d’effectuer un test cutané pour tester la tolérance aux huiles essentielles : appliquer sur l’intérieur du poignet et observer la réaction au bout de quelques heures.

Des doses à respecter

Certaines huiles essentielles sont irritantes pour la peau et les muqueuses : tenir compte de la dermocausticité des phénols et des aldéhydes pour la peau et les muqueuses. Il est important de choisir les excipients adaptés et les concentrations adéquates.

Demander conseil à un spécialiste

Par voie orale, les huiles essentielles riches en phénols peuvent être hépatotoxiques. Il convient alors de choisir entre une administration prolongée de petites doses, et un traitement court avec des doses élevées. Le mieux est de demander conseil à un aromathérapeute.

Attention à l’huile essentielle de menthe
L’huile essentielle de Mentha piperita ne doit jamais être appliquée sur une zone cutanée étendue car elle peut provoquer une réaction glacée.

Des huiles essentielles dangereuses

Les huiles essentielles riches en monoterpènes peuvent être néphrotoxiques : Il faut pour cela éviter l’absorption par voie orale des huile essentielle :
– du genre Pinus
– du genre Abies
– du genre Juniperus
– de Santalum album.

Les huiles essentielles riches en cétones peuvent avoir un effet neurotoxique et abortif. A fortes doses, elles peuvent entraîner des intoxications: constituées d’une très grande variété de molécules chimiques naturelles (alcools, terpènes, phénols, cétones, aldéhydes, methyl-éthers, etc…), ces molécules sont différentes selon la nature de l’huile essentielle. Mélangées sans précautions dans des bases inappropriées ou avec des dosages non étudiés, elles constituent un danger réel pour le produit (toxicité lente ou rapide) et le patient (problèmes divers).

Attention aux pathologies chroniques

Un suivi médical est indispensable pour toutes pathologies de longue durée (les insuffisants rénaux, les insuffisants hépatiques, et pour les personnes âgées) car il convient de vérifier l’absence d’interactions entre les huiles essentielles et les traitements en cours.  Aussi, il n’est jamais question de remplacer les médicaments par des huiles essentielles. La prescription d’une posologie dans le domaines de l’aromathérapie dépend de la composition (ingrédients) du produit, du dosage (formule, quantités) d’huiles essentielles utilisées, de l’affection du patient, du taux d’allergène du produit si celui-ci n’est pas hypoallergénique, et de la prise de bêta-bloquants éventuelle par le patient.

Pour toutes ces raisons, l’automédication est dangereuse. Ne faites pas trop vite rimer naturel et inoffensif !

Que faire en cas d’accident

En cas d’ngestion accidentelle:
Faire ingérer de l’huile végétale (1 à 3 cuillères à soupe soit 30 g environ ) et, si possible, faire vomir. Ne jamais faire boire d’eau. Contacter le centre anti-poison le plus proche.

En cas de projection dans l’œil:
Essuyer l’œil en urgence avec un coton largement imbibé d’huile végétale pure. Si il n’y a pas d’amélioration, contacter le centre anti-poison le plus proche.

Centres anti-poison:
Paris 01 40 05 48 48
Lyon 04 72 11 69 11
Marseille 04 91 75 25 25

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